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Les points clés pour investir dans le non-coté

Rendre le private equity accessible à tous ? Cette ambition est de plus en plus présente. Cependant, les modalités d’accès aux actifs non cotés pour les particuliers représentent un enjeu crucial. Découvrez l'analyse d'Estelle Dolla, CEO de Private Corner, interviewée par le magazine L'Agéfi Patrimoine :

Nous sommes une société de gestion indépendante dont l'ambition est d'institutionnaliser l'accés à l'investissement non coté. Si vous êtes un investisseur privé ou un professionnel de la gestion de fortune, n'hésitez pas nous contacter pour en savoir plus sur nos solutions pour investir dans des actifs non cotés (private equity, co-investissement, infrastructures, dette privée) :

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Les actifs non cotés gagnent en popularité

Les offres de capital-investissement et d’autres actifs non cotés destinés à une clientèle patrimoniale, voire grand public, se sont multipliées ces dernières années. Au premier semestre 2023, les capitaux levés par les acteurs français dans ce secteur auprès de particuliers, de banques privées et de family offices ont augmenté de 39 %, d’après France Invest. Cet enthousiasme contraste avec la prudence des investisseurs institutionnels durant la même période. Cette tendance, ainsi que la nouveauté de certaines offres, doit inciter les particuliers et leurs conseillers à rester vigilants. L’intérêt pour le capital-investissement est indéniable : selon France Invest, cette classe d’actifs a généré un rendement annuel moyen de 14,2 % entre 2013 et 2022.

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Des investissements spécifiques

La première question à se poser est de déterminer quelle part de son patrimoine allouer aux actifs non cotés, une classe d’actifs par nature peu liquide. Il n’existe évidemment pas de réponse universelle, car chaque investisseur est unique : profil de risque, situation personnelle et professionnelle, âge, composition et liquidité du patrimoine. D’où l’importance de l’accompagnement par un conseiller en gestion de patrimoine ou un banquier ayant une vision d’ensemble. En effet, pour tirer le meilleur parti des actifs non cotés, les particuliers doivent comprendre leur fonctionnement et s’y adapter. La différence avec des fonds plus familiers comme les OPCVM ne se limite pas à l’illiquidité. Cette dernière peut même être un atout pour des investissements qui nécessitent une perspective à long terme. Les fonds de private equity s’investissent généralement sur une période de 4 à 5 ans, permettant de lisser les points d’entrée et d’intégrer plusieurs cycles économiques. Ce type de stratégie, courante pour les institutionnels, est fondamental pour les particuliers.

En outre, les plateformes d’investissement doivent garantir transparence, suivi et reporting régulier, afin de préserver la valeur créée par les équipes de gestion. Grâce au digital, les coûts peuvent être optimisés, l’humain se concentrant sur les tâches à haute valeur ajoutée.

L'éducation des investisseurs est indispensable

Plutôt que de parler de « démocratisation » des actifs non cotés, il serait plus juste d'évoquer l'institutionnalisation de pratiques destinées à des investisseurs avertis, ayant une capacité d'investissement d’au moins 100 000 euros. Pour les investisseurs plus grand public, il existe des solutions alternatives comme les fonds « evergreen ». Contrairement aux fonds classiques de private equity, ces fonds n’ont pas de date d’échéance et restent ouverts aux souscriptions et rachats en permanence. Ces stratégies, éprouvées et matures, offrent une certaine liquidité aux investisseurs via les cessions régulières d’actifs du portefeuille. Toutefois, il convient de veiller à ce que cette liquidité ne vienne pas diminuer les moteurs de performance ou entraîner des frais excessifs. L’exemple des FCPI, FIP et holdings ISF, qui furent parmi les premiers véhicules de private equity accessibles au grand public, montre que des frais élevés et des investissements de qualité médiocre peuvent entacher la performance, malgré des avantages fiscaux. Pour gagner la confiance des investisseurs sur le long terme, il faudra faire mieux.

Est-ce le bon moment pour investir ?

Les performances dans le non coté varient considérablement selon les gérants, et dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, la sélectivité devient cruciale. En effet, il est nécessaire d’évaluer si le moment est propice pour adopter une stratégie particulière. Le « market timing » en private equity diffère du timing en bourse : un fonds de private equity investit progressivement sur plusieurs années, ce qui permet de lisser l'effet millésime, un peu comme dans l’investissement programmé. Cependant, les investisseurs doivent diversifier leurs investissements entre différents millésimes et équipes de gestion. Le véritable enjeu n'est pas de savoir si c'est le bon moment pour investir, mais plutôt de déterminer quelles stratégies offrent le meilleur équilibre rendement/risque. Il est essentiel de garantir un alignement des intérêts entre les investisseurs et les fonds, en évaluant soigneusement les performances des équipes de gestion dans des contextes de marché tendus.

Les segments à privilégier

Le segment du MidCap offre une grande flexibilité face à un environnement économique instable. En plus du capital-développement et du capital-transmission, il est recommandé de diversifier vers d'autres stratégies encore sous-exploitées par les particuliers. Après la hausse des taux d’intérêt en 2022, l’inflation restera probablement plus élevée que pré-crise. Dans ce contexte, des actifs comme les infrastructures ou la dette privée semblent adaptés. Il ne faut pas considérer les actifs non cotés comme une classe homogène, mais plutôt privilégier les segments du marché et les équipes de gestion offrant le meilleur rapport risque/rendement. Transparence et équilibre sont les clés d’une allocation réussie.

– Par Estelle Dolla, Présidente et cofondatrice de Private Corner.

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